Fondation Jeanne-Mance

FINIR EN BEAUTÉ

Une finale est toujours le point culminant d’un spectacle. La fin d’une existence est bien souvent l’événement le moins bien préparé d’une vie. On anticipe une naissance, un mariage; on planifie les détails avec attention, mais qu’en est-il de la dernière scène? Comment bien s’y préparer? Qui sera là pour nous soutenir et créer une intention de paix et d’amour autour de nous pour le long voyage? Bien souvent, l’entourage est aussi apeuré que nous, avec raison.

Imaginons un instant que des accompagnateurs formés offrent du soutien pendant le processus de l’inévitable départ. Imaginons qu’ils ajoutent même un peu de beauté dans les derniers moments de votre existence ou de celle d’un être cher. J’aimerais que l’on m’offre un jour cette option. Toute ma vie, j’ai cherché l’harmonie et j’espère que ma spiritualité accompagnera mes derniers jours. Même si on ne peut jamais connaître la teinte que prendra cet instant (c’est imprévisible, tout comme un accouchement) j’espère profondément qu’une part de beauté et de paix y sera.

Aujourd’hui, j’offre ma voix à la cause de la Fondation Jeanne-Mance pour témoigner de la nécessité d’être accompagné lors de ce passage obligé vers la fin de notre vie. La Fondation se veut universelle dans tous les sens du terme et accompagne les gens de toutes cultures et religions. J’espère que plus de Québécois se joindront à ce mouvement bienfaiteur.

Mitsou Gélinas

Mes plus belles leçons, je les ai apprises de ceux avec qui j’ai eu le privilège de vivre leurs derniers moments. Avec ma mère, j’ai compris combien c’est difficile de partir à 45 ans. Avec Jules, mon compagnon de collège et prêtre de son état, comment sont essentiels en ces dernières heures le silence et la main qu’on serre dans la sienne.

Avec ma chère Judith, que le temps passé à rêver est à la fin celui qu’on chérit le plus. Yvon a parlé de son ultime départ sans le passeport de la foi. De sa vie durant laquelle les pas qu’il a faits ont tracé le chemin à ceux qui le suivent. Des mots qu’il avait dits pour qu’ils trouvent un sens à leur vie. Des mots qu’il avait inventés pour qu’ils trouvent un sens à sa mort. Qu’il en trouve un lui-même… Il a parlé de l’éternité. Pas celle du petit catéchisme, mais celle dont on ne sait rien. Celle qu’on espère tous secrètement.

Guy Fournier

En 2017, trop de valeurs se sont perdues et les religions n’ont pas toutes évolué sur les mêmes routes. La Fondation Jeanne-Mance prend donc une place importante et nécessaire en offrant à travers le Québec une formation, avec la réalité d’aujourd’hui, aux accompagnateurs de fin de vie, et ce, avec le soutien de l’Université de Sherbrooke. Chaque individu aura donc droit à un accompagnement professionnel, peu importe son origine ou ses croyances. « Mourir dans la dignité » prend ici tout son sens.

Après avoir perdu ma fille, Danielle et plusieurs amis, j’ai donc pris la décision d’ajouter à mes dernières volontés, mon désir d’avoir un accompagnement de fin de vie approprié à ma réalité et à mes croyances. L’esprit est aussi important que le corps.

Grâce à la Fondation, l’œuvre de Jeanne Mance va pouvoir se poursuivre avec la réalité d’aujourd’hui.

Pierre Des Marais II, O.C.